L'abscence de l'aube
Tes traces, l’empreinte d’une lasse grimace
boudant la vie, le temps qui passe.
Tes jours tes nuits ont trop de place
et ton envie si peu d’espace.

Si je pouvais mon frère aimé
tous tes échecs désintégrer,
faire rire tes larmes et tes pensées…
De ton cœur ses doigts écarter...

étouffé de ses mains, d’un amour imprécis,
comme un fou qui vous tient, apeuré, indécis.
Le manque et le besoin, en ardeur les déguise,
on le rassure en vain, mais il ne lâche prise.

Ton amour hors la loi, sans futur, condamné,
survivant malgré toi dans une vie dépeuplée,
puisqu’elle n’est plus là, puisqu’elle n’a su rester,
halète quelquefois, l’absence pour le guider.

Si je trouvais secours dans le fait d’être sœur,
je comblerais d’amour cet écart du bonheur,
sèmerais dans ta vie fantaisie et chaleur,
embraserais tous les doutes, rosirais les pâleurs…

Dans ses mains, dans ses pas, tu étais parvenu,
morne pantin de bois, être en chair devenu,
de son rire, de sa voix, tu n’étais pas déçu…
…ta fée n’existait pas, mais toi tu l’avais cru.
Natália