En âme, en corps, en femme encore
Si je t’aimais comme je t’adore
je pourrais doucement desserrer,
de mon souffle, tes poings fermés,
glacés d’absence, vivants encore.
Puis nous irions, pour que la vie s’incline,
escalader la plus haute des cimes,
afin d’abolir entre nous tout écran
et enlacer l’infini dans les bras du vent.
Là tu pourrais, comme autrefois,
me lire l’amour à haute voix.
Et tomberaient sur la Terre des pétales de tendresse,
et résonneraient partout des échos de caresses…

Si je t’aimais comme je t’adore,
j’irais chiper à Dieu mes ailes
pour t’emmener sur l’arc-en-ciel,
d’où l’on jetterait sur tous les toits
des poussières d’or et du bleu roi.
Telle une armée soumet un fort,
mon amour envahirait ta vie
y piétinerait toute apathie,
y égaierait chaque cri,
si je t’aimais en âme, en corps…

…mais si pas femme encore,
puisque nous sommes amis,
respire le sel au creux de mon âme
et dans la pénombre, ravives-y ta flamme.
Natália