De solitude fardée
Il y a certains instants
dans l’univers, en suspens,
tels où ceux d’allure ancienne,
je te croise porcelaine.
Ton hiver on le devine …
Endimanchée, le pas sévère,
d’une reine tu prends le port,
pour t’éloigner de la misère
d’une vie vide, remplie d’effort,
où chaque geste est naphtaline …
Tu colories sur ton visage
des fleurs fanées, quelques nuages,
une peinture pour t'effacer
petite femme lézardée,
puis tu minaudes presque enfantine …
Et tous les jours dans ton épure,
tu dessines en caricature
les empreintes, pas déposés
à même ton coeur, des trop pressés.
Tu es née dame sans couronne...
...et vas avec pour seul destin
celui des lignes de ta main,
d’une femme qui seule dans son miroir,
ne se projette qu'avec un fard.
Tu t’y retrouves quand minuit sonne …
Coule un diamant las dans tes yeux,
porte-parole silencieux
d'un coeur surpris du vide sans fin.
Lui n’attendait qu’un baisemain …
… et les couleurs que l’amour donne …
Je me demande, dans nos carrefours,
si jamais tu rêveras un jour
que rien n’épaule plus l’amour
qu’un regard nu, étoilé,
sous la tendresse argentée
des cheveux blancs d’une douce mémé...
Natália