La forteresse
Tant il est vrai
Qu'un jour je me pâmais
De tes cheveux et de tes traits
Et de ta voix et de ton âme
Que l'on eût pu me croire insane

Tant il est vrai que Temps passait
Et que Colère et Affliction
Firent tous deux coalition
Pour ternir à mes yeux
Le soleil de tes yeux
Pour flétrir en mon âme
Le soleil de ton âme

Tant il est vrai que dans la vie
Amis finirent ennemis
Que mon amour connût la fange
Et n'accordât nulle indulgence

Tant il est vrai qu'en ce présent
Toujours t'aimant toujours autant
Il est en moi un grand château
Par maints ennemis prit d'assaut

Vu d'en dehors, il est terni
Par les boulets et la poussière
Mais nulle fissure ne naquit
Sous la mitraille de la guerre

Là où d'autres tombèrent
Là où je dûs déserter
Sa muraille solide et fière
Ses murs, ne veulent point briser

Tant il est vrai que l'allégresse
Viendra un jour illuminer
Les créneaux de la forteresse
Qui se refuse à tomber

Ses fondations en sont mon âme
Et mes espoirs en sont la cour
Son rempart protège mon âme
Et ce rempart est ton amour.

Rob