Une bataille perdue
Comme je vous aimais …
Et comme il me parût
Que vous me le rendiez
Et que beau cela fût
Durand quelques journées

Il eût fallut, je crois, bien plus de tolérance
De chacune des parts de notre couple en transe
Pour cueillir sans faillir les deux, trois mauvais fruits
Que l’arbre de nos vies laissât choir dans le nid

Bien d’autres avant nous l’ont fait sans crier gloire
Montrant plus de grandeur que nos mots passionnés
Et goûtent chaque jour le manger et le boire
Que donne le bonheur sans exigences outrées

Donc, un gâchis de plus dans nos vies respectives
Mais nous savons tous deux ce que nous y voulons
Ce que ne voulons pas, que nous ne tolérons
Patati, patata … Aimer ? Nous ne savons.

Puisque vous le voulez, puisque je suis d’accord
Nous irons autre part célébrer d’autres noces
En attendant, le chien maudit qui me mort
Mort aussi votre cœur. Qui tuera ce molosse ?

Il vous faudra alors trouver le chevalier
Qui vaincra l’animal qui vous fît achopper
Tout comme je pourrais, moi, chercher magicienne
Pour dénouer d’un sort ma faiblesse gordienne

Victimes que nous sommes, pauvres petites choses
Arrogants, beaux parleurs, fiers, sûrs de nos jugements
Mais dans la vie réelle, peu de courage en somme
Et pas assez d’amour pour aimer contre vents

Je sais hélas trop bien où est la vérité :
On s’accroche à un chien à demi enragé
Qui fera fuir toujours jusqu’à ce qu’on l’abandonne
Ceux qui nous aimeront d’amour, jusqu’à l’automne

J’évite de songer aux moments délicieux
Sans égal dans ma vie, dont vous me fîtes don
De peur que le regret ne trouble trop mes yeux
Merci de tout mon cœur et de toute façon

J’aimerais seulement vous rappeler ceci :
Je tiendrais ma parole, je serais votre ami
Fasse le ciel, enfin, que votre cœur aussi
Trouve assez de force pour me traiter ainsi

Je suis triste pour vous, le suis aussi pour moi
Et déçu tout autant qu’aucun de nous n’ai su
Etre assez grand pour deux plus loin qu’un ou deux mois
Dieu, que je vous aimais, et vous aussi, ma foi

Mais il nous faut savoir cette désespérance :
La prochaine passion, la prochaine romance
Verra surgir encore cet animal maudit
Jusqu’à ce que nous ayons décidé de la vie

Rob
P.s. :
« Prouve-le… » Disiez-vous hier lorsque je vous ai lu
Alors regardez bien :
Il n’y a pas si longtemps vous, vous doutiez encore
Pour la deuxième fois, vous ne me voulez plus
Et moi, comme toujours, moi, je vous veux encore…