Si vaste port
Quand l’amie, la certitude coulée,
s’agrippait à de fuyantes bouées,
tu fus un port.

Quand la copine, jouée, arlequine,
vacille l’âme à l’abîme,
tu es rebord.

Quand ta couvée a tout cassé
chaque élan d’amour dévoué,
tu l’aimes encore.

Quand pour ma fille tu viens déposer
le sable de ton baiser,
douce elle s’endort…

Si des matins, d’indifférence perlés,
déposent dans tes yeux la rosée,
toi qui aimes en or,

sache qu’il n’y a pas plus solitaires que ceux
qui portent en eux ce bout de Dieu,
et nous t’aimons fort.

Natália