Les eaux tristes
Ma vie, un palais de glaces hantées
d’anges aux visages ensoleillés,
mais aucun ne passe à ma portée.

Leur bonheur scintille aux carreaux
des fenêtres de mon cœur à barreaux.
Respirer sous l’air est un si lourd fardeau !

Si l’un d’eux brisait d’une larme
les invisibles chaînes qui me condamnent,
alors enfin s’ébrouerait mon âme
et tomberait la suie qui obscurcit sa flamme…

Comme le vol de l’aigle rend majestueux
un ciel qui sans lui n’est que bleu,
la vie sans un autre n’est que peu.

Le temps vient et va…
Et je dessine sur les murs de mes mains,
dans des ombres, une prière à l’avenir incertain :
« Que tu viennes de l’eau, que tu viennes de l’air,
sors-moi de l’enfer, ramène-moi sur terre…
Mon cœur y bat. »

En attendant, je garde ma vie au bois dormant
et je la berce doucement,
en arrière en avant, en arrière en avant…

à Sarah
Natália