Angers, le 06 novembre 2003

Tu es si grande petite fille clochette!
Il y a 16 ans, nous nous sommes rencontrées,
dans un écrin de cristal tu m’as été présentée.
D'un sourire béat, on m’a annoncé:
« C’est votre fée cette crevette! »

C'est sûrement un peintre de ceux de là-haut,
qui a sublimé tes traits, avec son pinceau.
Il t’a confié la courbe et les plus belles couleurs,
comme il a offert un jour le souffle à la fleur.
Si souvent tu es le vent, tu m’éclabousses de printemps
et tu balaies de mes terres mes automnes, mes hivers...
Mais parfois, tu deviens l’apache,
l'anarchie de ta chambre, la brousse où tu te caches.
Étalant un fard de guerre sur les joues,
tu jettes en hache à tous mes « coucous »,
« bon maman maintenant tu me lâches! »
Maintes fois ton œil devient coquin
et il me balance d’un air si mutin:
« Pourquoi désires-tu que je sois sage
puisque tu m’as faite à ton image ? »

Il n’y a pas si longtemps, tu as éclairci le mot perdre.
Mais à ceux qui crient « Gare, tu ne vas pas essayer ! »,
je t’entends dire, rassurée, réconfortée:
« Mesdames, messieurs, je vous… »

PS- Je t’aime ma re…belle fauchette